Séverin

Dans la famille du « slow-business » chère à Pierre Barouh, Séverin est une branche à lui-seul. Mieux, une ramification : Auteur, compositeur, chanteur, producteur, découvreur de talents (Kids Return, Alex Montembault), de l’espèce paradoxale de ces flegmatiques hyperactifs qui bâtissent en architectes discrets des palais qui ont l’air de cabanes d’enfants (et parfois l’inverse).
Son style est un trompe-d’œil : mélodies en hamacs, voix en pente douce, à la coule, alors qu’en tendant l’oreille ça parle de fin du monde, de divorce, d’amitié brisée, de maladie, de fêlure filiale, d’adieux et d’accidents. D’amour aussi, « mais bien caché sous la poussière du monde ». Ce garçon, faux léger, anxieux que les choses s’évaporent à jamais, n’a d’autre choix vital que d’en faire des chansons aux airs radieux, comme avant lui quelques aquarellistes aquoibonistes des années 70 dont il revendique sans détour l’inspiration.
Le français de Souchon est sa langue natale, naturelle, et avec des Simon (Paul ou Yves) qui mettent le style en haute altitude, Séverin est à bonne école, mais sans jouer aux bons élèves. Il a l’esprit buissonnier des voyageurs, laissant sa musique vagabonder sans point ni port d’attache, changeant souvent de latitude, de méthode et d’outils pour ne pas se laisser enchrister à l’intérieur d’une scène, d’une époque ou d’un modèle. Figure libre de la chanson pop d’ici, on l’a croisé en duo-fluo (One-Two), entouré de filles (son premier album, « Cheesecake », laissait aux chanteuses la plus grosse part) et même sa trajectoire solo dont s’ouvre ici le quatrième chapitre est une suite de virages, d’échappées, de variations de son et de ton, de tropisme et de tropiques. Son épouse brésilienne et l’influence Saravah, toujours, l’ont parfois vu, solaire, rouler sa Bossa, quand à d’autres moments il se faisait chanteur lunaire, cousin en affinité des Katerine/Boogaerts. Mélancolique un jour, moqueur le lendemain, juste et touchant toujours, comme sur ce mini standard qu’est devenu au fil du temps sa chanson totem, « Ça ira, tu verras ».

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