Mounika.

Trois ans après son dernier album « I Need Space », Mounika. est de retour sur son terrain de jeu favori : celui de la musique électronique, qui suscite sa curiosité depuis ses débuts. Le voici ainsi prêt à dévoiler « Don’t Look At Me », un nouvel opus qui nous

emmène, lui aussi mais en prenant d’autres chemins, vers son univers unique.

Enregistré pendant le confinement dans l’intimité de son home studio, l’artiste français y dévoile peu à peu une autre facette de sa personnalité artistique, plus brute et affirmée, sans pour autant délaisser totalement les sonorités cotonneuses déjà proposées sur des titres comme « Cut My Hair » (single de diamant) ou « Tender Love » (single d’or). On y découvre ainsi des compositions sensibles, toujours inspirées de son amour pour le trip-hop, le piano et les artistes qui ont fait sa culture musicale durant sa jeunesse : Moby, Ratatat, Air ou Bonobo. Après tout, un album de Mounika. sans hommage à ces figures, n’en est pas vraiment un...

Mais il fallait bien quelque chose de nouveau, pour que cet opus se démarque des précédents. Dès les premiers morceaux, on ressent ainsi clairement ce besoin d’exploration qui a toujours guidé le producteur français. « BonXair » ou « Nomadics » nous emmènent, par exemple, dans une électronique plus droite, plus entêtante qu’à l’accoutumée. Dans le même esprit, les rythmes proches de la deep house d’un titre comme « See You Dancing In The Dark » offrent à l’album une direction inédite, et pourtant tout à fait représentative du travail entrepris par Mounika. ces dernières années. Dans ce nouveau disque qui contentera également les fans de la première heure (une boucle de sample bien sentie, comme sur « Little Love » ou « I Looked Into Her Eyes », fait toujours son effet), l’artiste français s’est de plus ouvert à des collaborations de choix. Mounika. fonctionne au coup de cœur, et a donc souhaité accueillir ceux qui l’ont particulièrement marqué au cours de ses découvertes plus ou moins récentes. L’artiste américain Roland Faunte prête sa voix à l’efficace « Little Love », tandis qu’Ural Thomas & The Pain (découvert notamment sur la série It's Bruno) se charge du refrain de « I Looked Into Her Eyes ». Le rappeur britannique Lord Apex, lui, livre une performance envoutante sur « Memories ». Enfin, si vous tendez bien l'oreille, vous pourrez même entendre Mounika. chanter sur certains morceaux... comme « 20 » ou « Don't Smoke ». Mises bout à bout, ces apparitions complètent parfaitement l’énergie retranscrite par Mounika. tout au long de « Don’t Look At Me ».

Et quoi de tel qu’un univers graphique étonnant pour ouvrir les portes de cet album pas comme les autres ? Faites la rencontre de Carl & TJ, deux personnages cartoonesques créés en collaboration avec l’artiste berlinois Joe Taylor, qui s’occupent de guider l’auditeur tout au long de cette nouvelle aventure. L’un est rêveur et contemplatif, l’autre se pose beaucoup de questions... et à eux deux, ils forment un duo haut en couleurs illustrant avec tendresse les émotions universelles qui parsèment ce troisième opus, et que Mounika. défendra notamment en première partie de la tournée française de Wax Tailor à partir d’avril prochain.

Les pianos successifs composant les productions de « When In My Heart In Your Heart » puis « Outro » viennent, en fin de disque, conclure la mise en orbite proposée par ce « Don’t Look At Me ». Une étape de plus dans le voyage sensoriel que Mounika. s’attache, de l’intimité de sa chambre jusqu’au succès international, à construire sans relâche.