Trois ans après l'album «A Sleepless Night » produit par Yarol Poupaud (FFF, Black Minou, Johnny Hallyday...), «The Hub », alias Hubert ZeroSix, revient le 26 Janvier 2015 sur le label ZRP avec «Providence». Un disque de blues ni prévisible ni puriste, mais au contraire vivant, sincère et dansant, né d'une série de rencontres... providentielles qui ont concrétisé les envies d'aventure du musicien.
Premier désir d'Hubert ZeroSix : chanter la plupart des titres (9 sur 13) en français. «La transition vers ma langue, c'est l'histoire de cet album, raconte-t-il. J'ai voulu tomber le masque de l'anglais.» Le pari est tenu grâce à l'intervention de Boris Bergman, l'un des auteurs fétiches d'Alain Bashung. Sur cinq textes, ce maître des mots mobilise tout son savoir-faire pour conjuguer le blues au présent et coller à la personnalité d'un musicien qui cite aussi volontiers Baudelaire que Robert Johnson.
Ainsi, sur le morceau-titre, on défie le bon Dieu («Providence, t'aurais pas dû») et on se frotte au diable «à la croisée des chemins», comme dans un vieux blues «100% Oncle Tom», écrit Bergman. Mais tout cela rime avec «le blues d'une France à l'automne», parce que c'est bien un disque d'ici et maintenant... Sur «Alligator», qui ouvre l'album et fait l'objet d'un premier clip réalisé par Camille Authouart (L'Ogre Productions), un personnage est de même perdu dans un Bayou fantasmé, mais se fait houspiller : «Choisis, tu restes ici ou alors tu sors, choisis, l'homm' ou l'alligator». Un appel à bouger et à évoluer, aux antipodes d'une musique trop souvent engluée dans ses clichés.
Pour la réalisation, Hubert ZeroSix a également su s'entourer afin de concocter un blues qui lui ressemble. S'il signe toutes les musiques, comme toujours, elles sont sublimées par le travail de Philippe Almosnino (Wampas) et de l'anglais Clive Martin (Négresses Vertes, Wampas, The Dodos...), qui se sont partagé le travail aux studios Ferber et à la Chocolaterie, à Paris. Leurs obsessions : donner au son ancré dans le Delta des teintes reflétant l'éclectisme d'un musicien nourri au pop-rock, aux musiques noires américaines et à la chanson ; et retranscrire l'énergie scénique de The Hub, qui donne actuellement avec Sylvain Designe (batterie) et Betty Rojas (percussions, chœurs) des concerts intenses et festifs. Défi relevé sur un morceau comme «Nothing», avec son beat martelé d'un talon rageur et la réponse de chœurs très gospel au chant d'Hubert. Hubert ZeroSix sort avec «Providence» un album très personnel, fruit d'un parcours musical tous azimuts. Tombé dès l'enfance dans la marmite Stones-Beatles-Dylan, il a été un adolescent fan des Clash, des Stray Cats ou des Cramps. Fasciné par un rare passage de Johnny Winter à la télévision française, en 1979, il dit avoir par la suite cherché le blues dans tous les groupes qu'il a formés et toutes les musiques qu'il a entendues. Jusqu'à finalement le trouver en bas de chez lui, à Paris, où le guitariste Little Victor jouait «I can't be satisfied» dans la rue. C'est ce bluesman américain pur jus, originaire du Delta, qui lui transmettra tous les secrets de la musique du Diable : open tunings, picking et bottleneck. Une rencontre, déjà...