
Arnaud Rebotini
Coop ✌️
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Organique (Réédition)
AlternativeAlternative, Indie Rock
« La montagne sensible » c’est ainsi qu’Alain Bashung avait surnommé Arnaud
Rebotini. Au sommet de sa gloire après le succès de Fantaisie Militaire en 1998, le père de Gaby avait accepté sans diffi culté de participer à l’aventure d’un album qui arrivait pourtant de nulle part. Leur maison de disque avait fait les présentations. Les deux hommes ne se connaissaient pas. Bashung apporta Mortel Battement et Nocturne, les deux poèmes de Jean Tardieu qu’il récite d’une voix chaude et blême en même temps, et Arnaud la production impressionniste se concluant sur une apocalypse de metal. À l’arrivée (du tour), Bashung fut si fier de leur collaboration qu’il offrit de répondre à plusieurs interviews pour en faire la promotion. Quand on réécoute aujourd’hui cet émouvant exercice de « parler chanter » sous inftuence Léo Ferré, comment ne pas y entendre la matrice de L’Imprudence, l’album qu’Alain allait enregistrer deux ans plus tard et pour lequel il demanda à nouveau la collaboration d’Arnaud ? De la même manière, c’est avec Organique qu’est née la fructueuse association entre Arnaud Rebotini et le cinéaste Robin Campillo, récompensé d’un César en 2018. Le réalisateur, qui lui a commandé les bandes originales de ses films Eastern Boys et 120 Battements par minute, n’a jamais caché son amour pour ce disque.
Pourtant, c’est peu dire qu’à sa sortie en 2000, Organique a pris l’époque à rebrousse-poil. Le son de cette année-là c’est encore celui de la french touch déclinante. Les samples funkoïdes du Lady de Modjo et du Lucky Star de Superfunk font suer les danceftoors. Si la scène électronique ne lui est pas du tout inconnue, Arnaud Rebotini a autre chose en tête. Sous son nom ou sous les pseudonymes d’Aleph, d’Avalanche, Black Strobe, Maison Laffi tte et bien sûr de Zend Avesta, il a déjà publié plusieurs maxis de techno, de house ou de jungle un peu bizarre et volontiers expérimentale sur des labels pionniers comme P.O.F, Source ou Artefact de son camarade Jérôme Mestre, croisé à l’époque où tous deux étaient vendeurs de disques dans l’éphémère magasin parisien de Rough Trade. C’est à Artefact, laboratoire encore financé à l’époque par Barclay et Universal, qu’il a naturellement proposé ce projet de disque « différent ». Son premier véritable album.
Avec la scène électronique, Arnaud Rebotini n’a jamais caché son rapport d’attraction répulsion. Famillié des raves, habitué du Rex, puis du Pulp, il écoute surtout du metal et de la musique contemporaine, principalement les répétitifs américains, Terry Riley, Philip Glass, Steve Reich, qu’il souhaite mélanger à une esthétique plus française, inspirée de Debussy dont l’anticonformisme l’attire. Dès la première note de guitare en suspension, une autre inftuence, éventuellement plus pop, se fait sentir. Comme chez Mark Hollis, le leader erratique de Talk Talk dont les silences et les dissonances de l’unique album solo ont marqué les esprits deux ans plus tôt, on entend les doigts se poser sur les clefs de la clarinette d'Ondine. Les instruments ont de la présence, du caractère… Rien n’est lisse. Tout est « organique ».
Parfois classé dans la catégorie musique électronique à cause du parcours de
son auteur, ce disque n’a en réalité rien de digital. Ni montage « pro tools », ni banque de sample, seulement des batteries programmées et quelques nappes de synthé. Et puis ses « vocalistes » invités, comme dans un album de producteur electro : Bashung évidement, mais aussi Roya Arab repérée chez Archive et sa sœur Leila, Hafdis Huld divorcé de Gus Gus, Philipe Poirier de Kat Onoma pour un Qu’est ce qui m’a pris en écho à Samuel Hall, Mona Soyoc enfin revenue de Kas Product.
La frustration d’une tournée où il n’avait « pas grand-chose à faire sur scène », le désir de chanter lui-même et le projet Black Strobe, hanté par le blues et le rock, ont empêché un deuxième album de Zend Avesta, un temps envisagé. Dommage ou pas, dix-huit ans après, Organique qu’on redécouvre aujourd’hui, n’a en tout cas rien perdu de son étrangeté, ni de sa beauté. A sa sortie Bashung disait : « ce qui est intéressant pour un musicien c’est de sentir qu’on a un terrain vague devant soi, quelque chose à défricher. » Cela reste vrai aujourd’hui.