Farees
Farees
A NEW BLUESOLOGIST Farees possède un riche héritage multiculturel et un parcours musical fertile et solide. Né de mère touarègue d’Algérie et de père Italien, Farees a grandi dans un environnement musical, sillonnant plusieurs pays. Cela a un apport particulier qui l’amène à s’ouvrir sur le monde et à faire la différence à travers sa musique. Tout comme ses racines familiales solides et riches, son parcours musical est également riche. A commencer par la scène africaine (Mali, Algérie, Niger, Maroc...), et de riches collaborations dans le Désert du Sahara, avec des groupes comme Tinariwen, Terakaft, Tartit… Et ensuite ailleurs dans le monde. Son premier album ‘MISSISSIPPI TO SAHARA’ a connu une très belle réussite. Un projet à petit budget, enregistré en 2 jours environ, dévoilant la tradition musicale africaine le plus blues qu’il soit. Cet album l’a porté sur de plus grandes scènes mondiales lui donnant l’opportunité de rencontrer des artistes incontournables, notamment Taj Mahal, Ben Harper et Calexico…, qui l’ont tous accueilli à bras ouverts en tant que nouveau ‘Bluesologist’. Depuis sa première performance sur scène, Farees a utilisé la musique comme vecteur de discussion pour aborder des sujets tels que l’injustice à laquelle nous faisons face en tant qu’être humain quel que soit notre origine, le pays dans lequel nous vivons, nos croyances ou notre ethnie… « Pour moi, la musique est la plus forte des thérapies internes : psychique, spirituelle, mais aussi externe : social, politique ; tout est lié, il est impossible de séparer les deux. Je ne suis pas un gourou. Je suis un homme libre, et je dis ce que je pense, c’est tout. C’est la musique en elle-même qui est le messager, le médecin, et beaucoup plus... Je m’investis dans le changement sociétal car je suis musicien, c’est aussi simple que ça et naturel » A la fois multiethnique ayant grandi dans de nombreux pays et continents, Farees a un regard différent et particulier sur la société et les relations humaines. Polyglotte, il peut incarner différentes cultures et visions du monde sans avoir à choisir un camp. Défiant souvent les frontières raciales et leur fiction, les personnes multi-ethnique ont tendance à faire face à des situations uniques et se retrouvent souvent dans une position intermédiaire, une sorte de ‘zone grise’ frustrante. « Différentes personnes vont nous assigner multiples identités basées sur notre apparence physique à un moment T, mais notre propre identité interne ne va parfois pas correspondre avec celle que l’on nous a assigné. La vérité quant à notre identité est bien plus complexe que nos couleurs de peau ou caractéristiques physiques. » Farees savait ce que signifiait le ‘profilage ethnique’, puis il l’a réellement vécu dans sa chair. Lors de sa tournée Nord-américaine (pour la sortie de son précédent album), et à son arrivée à Chicago il a été victime d’un contrôle au faciès (profilage ethnique), arrêté, interrogé et traité comme un terroriste et sans motif, ensuite détenu en prison pendant 36h. Une pseudo-irrégularité administrative a été utilisée contre lui pour lui refuser l’entrée sur le territoire américain. De retour en Italie, où il réside, cela lui a valu de débarquer de l’avion menotté pour être de nouveau interrogé… Malgré cela, la tournée canadienne a pu être réalisée pour que la musique reprenne ses droits et que Farees puisse assurer ses concerts. Par la suite, lors de sa dernière tournée canadienne, Farees a reçu, sur son compte Facebook, plusieurs menaces de mort et des insultes racistes basées sur son métissage. Tout cela aiguise sa conscience quant à l’escalade folle du racisme et des propos haineux contre les minorités en général. Quelques mois après, et souffrant d’insomnies et de cauchemars du fait de toutes ces violences subies, il décide de raconter cela à travers des spoken word, et un album-concept pour dénoncer le statu quo qui laisse se perpétuer et se généraliser ce genre de violence. “Le ‘spoken word”, le slam est arrivé comme une nécessité. Il est impossible de chanter tout ça. J’avais trop de choses à dire. Et en plus, il est venu le temps de s’exprimer et de se faire entendre, du coup je l’ai fait ! » Farees a fait un album conceptuel : un double LP intitulé BORDER PATROL, sur lequel il parle, chante, rappe et joue excellemment de la guitare et de nombreux autres instruments. Sa poésie nous ramène aux meilleures protest-songs, qu’elles soient du spoken-word de héros afro-américains de la fin des années 60’ ou celle de Marley ou Hendrix. Ses paroles, sons, et rythmes sont tous au même niveau, et c’est le plus haut niveau. L’album invite aussi en featuring le groupe Calexico, qui partage avec Farees, un intérêt commun sur les situations particulières aux frontières. La musique de Farees est difficile à catégoriser, comme toute véritable nouveauté et innovation. Son style est unique, un genre de nouvelle génération d’African-spoken-electric-blues-rock. Une chose est sure, c’est du ‘jamais entendu’.
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