Guillaume Ferran

« Je sais qu’on peut faire bien avec peu. Je ne suis pas du tout dans la surenchère d’équipements. La chanson et l’émotion priment ». Cette vision, il l’a d’abord expérimentée avec son groupe Quadricolor devenu Griefjoy en 2013 dont il était à la fois le chanteur, le pianiste et le co-producteur des disques. « À l’époque, nos morceaux étaient souvent trop riches, depuis j’ai appris à me mettre au service des chansons et à ne pas chercher à les habiller à tout prix au point de masquer leur singularité sous des couches d’arrangements inutiles, bien que parfois rassurants. Il faut savoir aller à l’essentiel. » Un mantra appliqué lors des enregistrements des différents albums sur lesquels Guillaume à travailler en tant que producteur et co-compositeur (le dernier album de Victor Solf, le quatrième album de Camélia Jordana ou encore l’album Mauvais Ordre de Lomepal, qu’il accompagne sur scène depuis l’été 2022). Ce goût pour le dépouillement, lui vient de son instrument de prédilection le piano, qu’il pratique depuis l’âge de quatre ans au conservatoire dont il est sorti avec trois prix, classique, jazz et musique actuelle. « J’ai l’impression que je peux tout raconter avec le piano. Il est devenu un prolongement de mon cerveau et c’est un instrument incroyablement polyvalent». Avec lequel il a d’ailleurs enregistré deux disques solos en 2017 et 2019, s’inscrivant dans la mouvance de musiciens néo-classiques comme Nils Frahm ou Max Richter. Des compositions qui trouvent naturellement leur place quand il s’agit d’illustrer des films comme Marie-Line et son Juge (2023), des séries comme la saison 3 de Calls pour Canal + (2020), des documentaires à succès comme One breath around the world (2019), des courts métrages comme Fujisan (2020) réalisé par Cyprien, ou encore des jeux vidéos comme Jusant, dont la sortie est prévue pour fin octobre 2023. Quand il compose pour l’image, Guillaume Ferran aime que la musique raconte ce qu’on ne voit pas à l’écran. Selon lui, il faut que la musique soit capable d’allier les opposés. Voilà qui pourrait d’ailleurs résumer son approche générale du travail.