Manon David Club

Manon David Club

Rennes France

On serait tenté de dire que Manon David a construit son club de trois sur les cendres du Groupe Obscur, car s’il y a bien un élément qu’a laissé derrière elle la formation rennaise ce sont les cendres de bougies. Bougies par centaines, encerclant incantations et sortilèges, éteintes après huit ans au service d’une pop tout droit sortie d’un rêve. Elle était la basse et la voix spectrale, tirait les ficelles d’idées scéniques et de costumes teintés de magie noire. Dans le Groupe Obscur, où cinq férus de Cocteau Twins, Dead Can Dance et autres Heavenly Voices avançaient masqués dans la pénombre, elle chantait des histoires étranges dans une langue inventée pour l’occasion - l’Obscurien. Elle n’y était pas tout à fait Manon, pas non-plus une créature déifiée, juste une veine farouche pour que vienne s’y déverser une musique en lévitation. Le Groupe Obscur c’était la possibilité d’un monde annexe au notre, d’une narration enrichie à chaque nouvel album d’autant de personnages et de poésie que permette l’imagination. Une aventure sonore et visuelle qui a marqué la pop hexagonale d’un sceau noir corbeau. Sortie du tourbillon, au coeur du confinement, elle se remet à arpenter le manche de sa basse. Elle se passionne pour le jazz rock (Marcus Miller notamment), se repasse des vieux disques de Prefab Sprout, de Peter Gabriel, et des live de Prince And The Revolution après des années à baigner dans les vapeurs de la cold wave. Les premiers morceaux apparaissent sans idée précise d’un possible atterrissage, guidés simplement par son envie de jouer et d’exprimer une créativité sans fard. Les textes sont plus personnels, à la lisière du trip métaphorique et de la plongée frontale dans la lecture de sentiments enfouis. Une écriture subtile, intemporelle, aux images poétiques abreuvée des histoires de Lavilliers, Sheller ou Bashung. Rapidement, elle s’entoure, imagine un trio pour que les nouveaux morceaux prennent vie sur scène. Un batteur (Charly Saulay) et un claviériste (Vincent Audusseau) avec lesquels elle compose, étoffe certains arrangements, glane de nouvelles idées. Le projet se détache du précédent, dans ses thématiques et son esthétique. Même si Manon conçoit encore des costumes de scène pour tout le monde, une obsession qui ne l’a pas quittée – elle laisse de côté les guirlandes lumineuses à piles et les symboles cosmiques pour se parer de couleurs vives et de motifs se répétant à l'infini, dans lesquels elle se confond, et qui l'accompagnent scrupuleusement dans ses métamorphoses.

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