Yann Kornowicz ?

Yann Kornowicz ?

"Un mec qui se fait des films."

On a posé quelques questions au jeune et talentueux beatmaker français Yann Kornowicz. C'est l'occasion de revenir sur son album-concept Chaos in Châtelet , l'histoire un peu folle de cette fausse B.O de film sortie chez Beatsqueeze 

Yann Kornowicz, mais qui es-tu ?

Un mec qui se fait des films. Toute la journée je ne peux m’empêcher de m’imaginer dans un bon vieux film dont je fredonne la B.O mentalement. Ça donne un côté plus moelleux à la réalité. Et puis dans les bons vieux films les méchants se font buter à la fin.

Que fais-tu en dehors de la musique, on a entendu dire que tu mettais en page des photos de femmes coquines ?

J’ai bossé dans la presse, oui, mais je suis D.A en agence de pub maintenant. Ce qui m’amène, vous l’imaginez bien, à croiser beaucoup de méchants qui vont se faire buter à la fin.

Comment tu en es arrivé à faire de la musique ?

Je viens d’une famille de musiciens, parents violonistes, tontons compositeurs… Par contre promis-juré leur réseau ne me sert strictement à rien, ils sont dans la musique classique. J’ai fait du violon aussi il y a longtemps, mais c’est lorsque j’ai commencé à pianoter sur le vieux piano droit de ma grand-mère pendant l’adolescence que le plaisir de créer des ambiances est apparu.

Chaos in Châtelet, c’est quoi ce projet complètement fou ?

 

Chaos in Chatelet c’est une fausse B.O de film sortie chez Beatsqueeze en 2016. Une sorte de Blade Runner dans Paris, à la sauce Carpenter. A l’époque je prenais la ligne 4 pour aller au boulot (mettre en page des photos de meufs à poil, oui) comme toujours en fredonnant mentalement des ambiances. Elles étaient sur-mesure pour ces couloirs de métro. C’est devenu assez obsédant pour se lancer dans la production d’un album. Pour réussir à avoir une track-list qui fait vraiment B.O j’ai ébauché l’histoire du film pour avoir des « scènes » à illustrer musicalement.

Qu’est-ce qui l’a inspiré et avec qui as-tu travaillé dessus ?

La grande inspiration c’est bien sûr les séances de cassettes VHS de mon enfance le dimanche matin. Elles ont rempli mon crâne de sonorités qui ne m’ont jamais lâché depuis. Il fallait régurgiter tout ça. Tu prends Christine, Highlander, Jack Burton, Blade Runner, Bloodsport, tu passes ça au mixer et tu l’utilises comme nappage de tes propres fantômes. J’ai eu la chance de pouvoir enregistrer les voix superbes de Sherazade et Swala Emati, précieux reliefs pour un album presque exclusivement instrumental. Les blockbusters de l’époque ont toujours une grosse track hip hop en générique de fin, j’ai invité Akin Yai (MC du groupe Cyne) à se prêter à l’exercice. J’ai également sollicité mon ami et complice musical Daniel Amozig pour les morceaux nécessitant de la guitare ou de la basse jouée, tandis que Donald Devienne est venu poser ses notes de trompettes et Romain Dechenaud ses touches de percus.

 

De nouveaux projets en cours ? À venir ?

Nous sortons tout juste avec Dan de la production d’un nouvel opus composé ensemble. On pourrait presque dire que c’est un VOL.2 car il s’agit également d’une B.O prétexte à faire revivre des ambiances qui nous ont marquées à l’époque lui et moi. Même exercice, style différent. Je ne peux pas en dire beaucoup plus sinon Ugly Mac Beer va débouler m’étrangler avec une corde de piano en murmurant « chuuut ». Encore une fois il s’agira de compositions originales sans l’usage de sample.

Quelles sont tes inspirations ? Musicales ou autres.

C’est dur à dire car j’ai un peu le syndrome du magnétophone. Je crois qu’on appelle ça mémoire auditive. La conséquence de ça c’est qu’une mélodie à la con genre le générique d’Une Famille en Or peut surgir lors de l’enregistrement d’une track ambiance western. Au final tout peut être une inspiration indirecte.

Quel est le projet le plus fou sur lequel tu aimerais travailler ?

Écrire un film, le réaliser et composer la musique. Mais un truc énorme, avec un budget colossal.

Si tu devais être un personnage d’animation, tu serais lequel ? 

En animation ? aucune idée…Si je devais le créer ce serait un détective alcolo aux prises avec le paranormal, un truc du genre.

Plus sérieusement, si tu devais te reconvertir, tu ferais quoi ?

Je serais Steven Spielberg.

Fiction ou réalité ?

Fiction, miroir amplificateur de la réalité.

 

Commander Chaos in Chatelet !

 

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