

Anoushka Shankar
Chapter III: We Return To Light
-
Édition limitée
- Pochettes en carton Invercote et pochettes intérieures polylées antistatiques
- Leiter
- 14 mars 2025
- Original
- New
- Black
Anoushka Shankar a confirmé les détails du troisième et dernier volet de sa trilogie de mini-albums, débutée avec Chapter I: Forever, For Now en octobre 2023, suivi du Chapter II: How Dark it Is Before Dawn, nommé aux GRAMMY Awards en avril 2024. Chapter III: We Return To Light sortira en mars 2025 sur le label LEITER, en vinyle et sur toutes les plateformes numériques, accompagné d’une vaste tournée nord-américaine. Un premier extrait, Hiraeth, est d’ores et déjà disponible.
« Trois chapitres, trois géographies », notait Shankar dans son journal, un matin de Nouvel An à Goa, il y a deux ans. Elle imaginait alors une trilogie ambitieuse, traversant plusieurs territoires et rendant hommage à ses racines à travers continents et collaborations. Aujourd’hui, il est clair que cette artiste nommée onze fois aux GRAMMY a relevé le défi avec brio. Chapter I a été enregistré à Berlin, en écho à son héritage européen (née et vivant à Londres), tandis que Chapter II a pris forme en Californie, où elle a vécu dès l’âge de 11 ans pendant plus de 15 ans. Au cœur de Chapter III se trouve une pleine conscience de l’Inde, source première de toute sa musique.
Formée de manière immersive à la musique classique indienne par son père, Ravi Shankar, Anoushka Shankar a également fréquenté la British School de New Delhi durant son enfance. C’est à l’adolescence, entourée de jeunes issus du monde de la musique et de la mode, qu’elle a tissé un lien plus intime avec l’Inde et ses habitants. Elle a notamment été fascinée par le Goa Trance, export musical électronique majeur du pays. Dans sa vingtaine, elle se réfugiait chaque année à Goa pour fuir la scène publique et les tournées, trouvant dans les raves clandestines en pleine nature une liberté exaltante, empreinte de positivité, d’espoir et de connexion. Imaginez une version Inside Out en mode Goa Psy des années 2000.
C’est cet esprit qui façonne Chapter III, avec un choix assumé de collaborer avec un producteur différent sur chaque opus. Pour ce chapitre final, elle s’associe à Sarathy Korwar, multi-instrumentiste indien basé à Londres et figure incontournable de la scène jazz britannique. À cette alliance s’ajoute un autre musicien clé : le compositeur et joueur de sarod Alam Khan, fils du légendaire maître de musique classique indienne Ali Akbar Khan.
Héritages croisés, regards nouveaux
Difficile d’ignorer le poids de l’histoire : Anoushka Shankar et Alam Khan appartiennent à deux des plus illustres lignées musicales de l’Inde. Leurs pères, Ravi Shankar et Ali Akbar Khan, furent disciples du légendaire Baba Alauddin Khan, considéré comme l’un des plus grands musiciens indiens. Formés ensemble au sein de la rigoureuse tradition Maihar gharana, leurs performances enflammées ont marqué l’histoire musicale du pays et accompagné la naissance d’une nation. Ils ont ensuite tracé leur propre route, développant une signature unique sur leurs instruments respectifs.
Ayant grandi dans cet univers, Anoushka et Alam savaient qu’un jour, ils devraient aborder la question de la collaboration. Chapter III marque cette rencontre, non comme une simple reprise du passé, mais comme une réinvention de leurs racines, hors de l’ombre de leurs illustres prédécesseurs.
Une expérience sensorielle et immersive
L’album s’ouvre avec Daybreak, un morceau lumineux et rythmé, évoquant un renouveau où les anciens traumatismes n’ont plus de prise. Hiraeth, premier titre écrit par le trio, repose sur des mélodies en boucle et des lignes de sarod jouées à l’envers, une idée d’Alam Khan développée avec Korwar et Shankar. Les auditeurs attentifs y découvriront une référence cachée au Raga Palas Kafi, créé par Ravi Shankar. De son côté, Dancing on Scorched Earth voit les musiciens synchroniser leurs rythmes dans une intensité hypnotique. « J’ai découvert mon amour pour la pédale POG sur ce morceau, qui m’a permis d’explorer cette profondeur d’octave inférieure sur mon sitar », confie Shankar.
Sur ce chapitre final, elle expérimente pleinement ces techniques modernes. En manipulant et en bouclant le son via la technologie, elle ajoute une nouvelle dimension à son langage musical. Shankar s’éloigne des catégories occidentales du « néoclassique » et encore plus des normes sud-asiatiques du « fusion », terme dépassé englobant toute musique collaborative expérimentale.
Le morceau We Burn So Brightly reprend l’énergie de Dancing on Scorched Earth, traduisant cette alchimie qui transforme la chaleur en mouvement, en danse et en exultation. La trilogie se conclut avec We Return to Love, inspiré du Raga Manj Khamaj, joué sur une gamme majeure teintée de nostalgie. Ce raga, cher aux pères de Shankar et Khan, clôturait souvent leurs concerts et enregistrements.
Un voyage bouclé, un avenir ouvert
C’est ici que l’histoire s’achève : un retour aux échos ancestraux tout en traçant une voie pour les sonorités indiennes modernes. Ce dernier chapitre est une célébration profonde, où Shankar, Korwar et Khan s’ancrent pleinement dans leur art.
Si l’image laissée par Forever, For Now était celle d’un après-midi envoûtant dans le jardin de Shankar, avec son fils assoupi sur ses genoux, We Return to Light nous transporte à l’aube d’un jour nouveau, sur une plage silencieuse après une nuit de fête en forêt. Ce moment suspendu entre nostalgie et renouveau reflète le voyage de Shankar à travers ces raves goanaises où l’on suivait un signe et une silhouette. Mais cette fois, c’est elle qui guide l’auditeur.
Nos pieds touchent l’eau. La boucle est bouclée. Nous revenons à la lumière, à l’amour, et à un lieu de paix. Une conclusion parfaite et éclatante pour cette trilogie.
2. Hiraeth
3. Dancing on Scorched Earth
4. We Burn So Brightly
5. Amrita
6. We Return to Love