Parfois, un ami nous fait des confidences. Et, alors qu’il se confie et se raconte, on a l’impression qu’il parle à la deuxième personne du singulier. Le nouvel album de Séverin fait cette impression, entre confession personnelle et portrait d’une génération, entre exploration intime et chanson généreuse. Il explore les affres de la rupture, la force vitale qui fait s’en relever, les secrets de la transmission familiale, la douceur du couple, les pesanteurs de la comédie sociale. Et l’aventure commence par une sorte de biguine consolatrice en apesanteur, Ça ira tu verras – une belle leçon de résilience au quotidien.
Après plusieurs albums au sein du duo One-Two puis en solo, Séverin s’éloigne de la pop légère et abstraite. Il confesse « avoir eu besoin d’un disque autocentré ». Il passe par toutes les étapes : introspection, isolement à la campagne pour écrire, doutes, bouffées mélancoliques, brusques accélérations créatives… Le travail de composition s’étale sur trois ans. Séverin fait le choix de ne conserver que la dizaine de chansons qui poussent le plus loin le dévoilement, écarte celles qui se contentent de jouer sur les mots ou de dessiner quelques anecdotes. « Je voulais de l’humour et de l’autodérision, mais surtout que tout soit vrai. »