Kowtowprovient du chinois mandarin "koutou,". Le mot est apparu dans la langue anglaise au XIXème siècle et signifie se prosterner. C’est une marque de profond respect. KOWTOW RECORDS est né de l’initiative de Vincent Leibovitz, co-fondateur du label Nowadays Records, membre du collectif la Fine Equipe et compositeur.Avec KOWTOW RECORDS Vincent Leibovitz propose d’ouvrir une nouvelle voie à des artistes dont la création est influencée par la musique de film, le sound design et la musique électronique dans ses différentes formes. Marqué par un environnement culturel riche d’images, KOWTOW RECORDS se veut être un incubateur de talents, miroir d’une génération d’artistes dont les expérimentations touchent aujourd’hui un public de plus en plus large.
Comment décrire Penelope Antena? Du son Lo-Fi de son EP “Down the Habit Hole”, aux drums hip-hop du Duo Honey Drips dont elle fait partie, jusqu’aux melodies fragiles et tourmentées de “33-1 Oak“ son premier single chez Kowtow Records, Penelope Antena peut fièrement dire qu’elle tient de sa mère Isabelle Antena, lorsqu’il s’agit de ne pas se murer dans un seul genre musical. Le fil conducteur des mondes à travers lesquelles elle navigue, pourrait être la voix.Expérimentant presque instinctivement avec différentes techniques, Penelope utilise sa voix comme un laboratoire d’harmonies et de sons, parfois intimes, parfois hantés. Toujours original. Antelope, son premier album (complètement auto-produit), vient comme au parfait moment, prouver que sa musique évolue et change de forme pour correspondre au mieux à son histoire personnelle. Au coeur d’une vaste forêt perdue dans la montagne, Antena s’est installée, seule, pendant plus d’un an pour réaliser ce projet teinté de mélancolie et d’espoir. Entourée des instruments de son grand père Marc Moulin, (Grand compositeur Belge de Jazz et de musique électronique) c’est un souffle Folk, comme le vent soufflant dans les branches des sapins qui entourent sa maison, qui vient s’emparer de ces nouveaux morceaux. Différents, pourtant familiers. Et si Bandcamp place son morceau “Abuse” comme l’un des meilleurs de 2018, 2019 s’annonce plein de bonnes nouvelles pour cette artiste multi-facettes, à la propension narrative.
Un oeil distrait pourrait, rapidement, lire dans le nom de Monolithe Noir une référence assez basique aux grandes figures des univers futuristes, née de l’équation classique qui veut que science-fiction = synthétiseurs. Ce serait oublier que, contrairement aux robots, androïdes ou autres Replicants, froides machines condamnées à imiter des Terriens dont ils ne comprennent pas grand chose, le monolithe de Kubrick dans 2001, où Antoine Pasqualini est allé chiper son nom, est une proposition bien plus subtile.
Totem opaque balancé au milieu d’une humanité naissante, il est tout à la fois l’incarnation concrète du mystère des confins et le miroir sombre de notre bestialité. Il est glacial et brûlant, anguleux et organique, extraterrestre et terriblement familier. Tant de points de tensions et d’enrichissants paradoxes qui traversent également “Moira”, le nouvel LP de Monolithe Noir. Il nous y promène sans cesse entre rigueur synthétique, concrétions expérimentales et secousses acoustiques, enchaînant, empilant, percutant les uns aux autres sans s’excuser de n’avoir pas choisi entre tous ces mondes.
Batteur de formation, passé par les inévitables groupes de rock, aguerri par des projets aux ambitions et aux univers de plus en plus étendus (le groupe Arch Woodmann, notamment, qu’il pilota le temps de trois albums), Antoine met toute cette biographie musicale déjà étoffée au service de Monolithe Noir. Si l’exercice est personnel, il ne s’est pas fait en totale solitude, et Moira s’ouvre aux voix de quelques camarades artistes qu’on qualifiera sans trop se forcer de “pairs” - la Britannique Rozi Plain sur l’envoûtant Blinded Folded, l’Américain Peter Broderick pour l’intimiste By Twos et la Belge Elsie dx, le temps d’un Valslava hanté - eux aussi baignés des mêmes besoins de ne pas se contenter d’une seule couleur, d’une seule tonalité.
Imprévisible par nature, surprenante par choix, la musique de Monolithe Noir échappe aux qualificatifs éculés qui segmentent nos collections de disques, mais pioche allègrement dans des répertoires bien balisés : du prog à l’ambient en passant par l’electronica ou le folk, en allant fouiller au passage dans les trésors cachés de la library music italienne. Sans jamais se planquer derrière un paravent de complexité factice, elle s’adresse surtout à nous, directement. Kubrick serait fier.